Le CAC 40 est l’indice phare de la place boursière parisienne. Comme son nom l’indique il comporte 40 valeurs. Sa composition est révisée périodiquement par un comité scientifique qui décide des éventuelles inclusions et exclusions de l’indice. C’est un des indices les plus suivis d’Europe avec l’EuroStoxx 30 pan-européen, le DAX allemand et le Footsie londonien. Bien qu’on lui reproche parfois que sa composition soit fortement orientée vers les valeurs bancaires et de l’assurance (AXA, BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale, …), il reste le meilleur indicateur de la santé des grandes entreprises françaises. Quelle attitude adopter en 2015, faut-il acheter ou vendre le CAC 40 ?
Un indice qui a bien profité de l’action de la BCE
Le CAC 40 a bénéficié comme jamais de la décision de la Banque Centrale Européenne de lancer un programme d’assouplissement quantitatif majeur afin de relancer la croissance au sein de la zone Euro. Après plusieurs années de quasi-stagnation, il oscillait toujours autour des 4100 points début janvier, les annonces de la BCE lui ont alors permis de littéralement décoller pour rejoindre 5 000 points en un trimestre à la fin mars, ce qui n’était jamais arrivé. Bien entendu, cette progression spectaculaire a entraîné une augmentation de la volatilité et une instabilité extrême des marchés, mais l’action de la BCE garantit toutefois un soutien jusqu’au terme du programme initialement prévu mi-2016.
La reprise de la croissance en Europe constitue un autre point positif, le vieux continent semble enfin apercevoir la lumière au fond du tunnel. Si le Royaume-Uni a accompagné les États-Unis grâce au rebond du secteur financier, les pays de la zone Euro parviennent à retrouver une bien meilleure compétitivité grâce au recul de la monnaie unique. En effet, grâce à l’affaiblissement de leur devise de référence, leurs industries exportatrices retrouvent des couleurs. Le recul du prix des matières premières, plus particulièrement celui du baril de brut, permet de ne pas pénaliser le pouvoir d’achat et les importateurs.
Trois dossiers chauds à surveiller
Bien entendu, tout n’est pas rose sur la planète économique, trois dossiers sont particulièrement surveillés par les investisseurs en bourse, au premier lieu duquel celui de la santé de l’économie chinoise. Les bourses de Shanghaï et de Shenzhen connaissent une folie spéculative sans précédent que le gouvernement a du mal à contrôler. Même si la bulle du crédit s’est légèrement dégonflée grâce à la détente sur les taux d’intérêts, celle des actions est encore à son apogée. La contagion n’a pas été aussi forte à Hong Kong, mais l’Empire du Milieu est devenu la seconde économie mondiale et son ralentissement serait de très mauvais augure pour le CAC 40.
Au sein de la zone Euro, la problématique grecque peut resurgir à tout moment comme les événements récents nous l’ont montré. Si la capacité de la Grèce à se réformer n’est pas réellement au centre des problèmes des marchés financiers, il s’agira davantage de surveiller l’attitude de la Banque Centrale Européenne, de l’Eurogroupe et du Fonds Monétaire International qui pourraient faire voler en éclat l’union monétaire. Un affaiblissement de l’Euro sera positif pour l’indice CAC 40, toutefois un écroulement complet ne présagerait rien de bon à moyen terme pour la santé des entreprises françaises.
Plus lointain, le spectre d’un ralentissement de la croissance américaine peut refroidir les ardeurs des optimistes les plus fervents. Si l’économie a connu un rebond impressionnant outre-Atlantique depuis la crise de 2007, celui-ci s’est fondé sur des taux d’intérêts très faibles et un boom technologique. Les introductions en bourse récentes de Facebook, LinkedIn et Twitter sont à surveiller, car même si le CAC 40 ne contient pas réellement de valeurs technologiques en dehors du secteur de l’aéronautique, un crack rapide déclencherait un panique mondiale sur tous les indices et une grande majorité des valeurs.
Comme vous pouvez le constater, les critères macro-économiques sont les principaux points à surveiller pour déterminer si acheter ou vendre le CAC 40 d’ici fin 2015 est la solution la plus opportune. Ces signaux restent difficiles à interpréter et une utilisation de l’analyse technique complétera avantageusement le suivi des indicateurs économiques et des résultats des entreprises françaises, en particulier ceux des poids lourds du CAC 40 (Total, LVMH, …)