Zoom sur l’action EDF : Acheter ou vendre en 2024

Malgré sa réputation de mastodonte de l’énergie, EDF est un poids plume du CAC 40 puisqu’il pèse moins d’1% de l’indice et pointe par conséquent parmi les derniers de la classe. Pourtant, sa réputation de valeur défensive pourrait lui permettre de tirer son épingle du jeu. La remontée des taux d’intérêts aux États-Unis et les inquiétudes sur le ralentissement de la croissance chinoise entraînent un regain de volatilité qui peut justifier un repli vers des actions de valeur dont le rendement du dividende est élevé. Cela pourrait se faire au détriment des actions de croissance qui sont celles ayant connu les progressions les plus spectaculaires au cours des dernières années.

Un bon premier semestre

EDF a publié des résultats supérieurs aux attentes au premier semestre 2015 et ce malgré la compétition grandissante en France (du fait de la montée en puissance des opérateurs alternatifs) et de la chute du prix des matières premières qui accroît la pression sur les coûts de l’énergie. Comme souvent pour des acteurs proches du service public, les conflits avec les régulateurs sont à surveiller de près et ceux-ci ne manquent pas pour EDF.

Qu’il s’agisse des tarifs réglementés de l’électricité, de la fameuse CSPE (contribution au service public de l’électricité), des débats sans fin sur le nucléaire ou des décisions de l’Union Européenne, EDF est loin de bénéficier d’un soutien sans faille du gouvernement sous la présidence Hollande. La nomination de Jean-Bernard Levy en octobre 2014 à la place d’Henri Proglio, protégé de Nicolas Sarkozy, a toutefois entamé une détente qui s’est traduite par la mise au second plan des tensions sur le nucléaire (la sortie d’Europe-Écologie les Verts du gouvernement n’y est pas pour rien).

Un climat macro-économique délicat

L’action a connu un début d’année en fanfare, tirée à la hausse comme le reste de la côte parisienne par le lancement du programme d’assouplissement quantitatif de la Banque Centrale Européenne. Mais le climat boursier s’est ensuite dégradé durant l’été à cause du retour au premier plan de la crise grecque et de l’atterrissage de la croissance chinoise. Au sein de cet environnement relativement difficile, la valeur a connu une dégringolade spectaculaire en plongeant de plus de 20% de mars à septembre 2015.

Le marché n’a pas du tout apprécié l’opération d’acquisition très politique des trois quarts d’Areva NP pour près de 2 milliards d’Euros. Heureusement, cette transaction n’inclut pas les réacteurs EPR de Flamanville dans la Manche et d’Olkiluoto en Finlande dont la construction tourne au fiasco. Néanmoins, le marché estime que les coûts de démantèlement, les renégociations de contrats et les batailles politiques ont davantage de chances de détruire de la valeur que d’en créer dans le cadre de cette fusion.

L’analyse technique est très négative, mais sans signal de survente. Le titre fin Août bien en-dessous de ses moyennes mobiles à moyen et long terme. L’aptitude de l’action EDF à se maintenir aux niveaux actuels devrait plutôt dépendre de sa capacité à maintenir son dividende au niveau actuel de 1,25 € par action, alors même que le consensus estime que son bénéfice par action devrait fondre pour passer sous la barre des 2,00 € par action en 2016.

Le géant de l’électricité continue de profiter du contexte de taux bas pour se désendetter, il conserve ainsi une capacité d’investissement en cas de reprise économique.

La diversité géographique n’est pas pourtant plus son fort, après une période d’acquisitions à tout va en Europe, le groupe consolide sur ses acquis depuis quelques années. Son positionnement plutôt agressif sur les énergies renouvelables n’ayant pas encore payé, EDF reste donc un titre à apprécier pour le rendement de son dividende et sa valorisation faible qui lui offre de bons niveaux de support en cas de nouvelle rechute boursière.

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