Où investir son argent en 2015 ? Assurance vie, bourse, immobilier, devise, or…

« Sell in May and go away », ce célèbre dicton de la finance indique qu’à l’approche des vacances d’été, il est de coutume de revendre ses investissements car la seconde partie de l’année est propice aux crises financières : jeudi noir, crise des subprimes, crise de la dette grecque ; autant d’événements qui ont eu lieu à l’automne. Loin de recommander de vendre tous ses investissements, nous préférons réajuster le poids des différentes composantes de notre portefeuille en tenant compte de leur performance en début d’année et du changement des conditions géopolitiques. Ce rééquilibrage a pour objectif de profiter un maximum d’un second semestre qui devrait s’avérer riche en péripéties.

Une situation macro-économique ambivalente

cours de la bourseL’événement de ce début d’année est immanquablement le lancement d’un programme d’assouplissement quantitatif conséquent de la part de la Banque Centrale Européenne. Celle-ci s’est en effet engagée à racheter 1 140 milliards d’euros de titres d’États européens, au rythme inédit de 60 milliards d’euros par mois. Cela garantit que les taux d’intérêts resteront bas durant toute la durée de cette période en Europe, les actions européennes deviennent par conséquent encore plus attractives pour les investisseurs. Bien entendu, ce mouvement haussier des actions a déjà été anticipé par les marchés, ce qui explique la progression spectaculaire des valeurs européennes depuis le début de l’année.

La Réserve Fédérale des États-Unis a pour sa part entrepris d’inverser sa propre politique jusqu’alors très accommodante, l’échéance du relèvement des taux d’intérêts se rapproche de plus en plus et les marchés commencent à anticiper celui-ci sur les taux courts. Cela pénalise les obligations libellées en Dollars au profit des valeurs cycliques. Pour autant, la croissance américaine devrait rester sous surveillance, le rebond conséquent du Dollar face à l’Euro pénalise les industries exportatrices et l’environnement politique devrait rester tendu à un peu plus d’un an de la prochaine élection présidentielle. Le boom économique outre-Atlantique, causé en partie par l’exploitation du gaz de schiste, pourrait s’épuiser avec la baisse spectaculaire du baril de brut.

L’autre marché placé sous surveillance est le marché chinois, qui sera scruté de près, pris en tenaille entre un atterrissage économique d’une part et une bulle du crédit et des actions d’autre part. Il sera difficile de tirer son épingle du jeu sur ce marché, nous recommandons plutôt de réorienter les portefeuilles de valeurs émergentes vers l’Inde qui bénéficie d’un courant porteur depuis l’arrivée du réformateur Modi au pouvoir et de la Russie dont les valorisations sont très attractives et qui devraient profiter de la relative accalmie en Ukraine, en laissant de côté le Brésil qui subit un tournant difficile en Amérique Latine.

Des investissements à réajuster

camember metaux precieuxLa situation a sans doute beaucoup changé depuis le dernier rééquilibrage de votre portefeuille et le moment est venu d’agir en conséquence. En matière d’assurance-vie, la rentabilité des investissements s’étiole au fur et à mesure de la baisse des taux et il convient donc de surveiller au plus près les frais de gestion que vous payez et de ne pas faire d’erreur vis-à-vis de la fiscalité en débloquant votre contrat trop tôt ou en n’étant pas vigilant par rapport aux décisions politiques, aux évolutions fiscales ou à l’arrivée de nouveaux supports toujours plus complexes. Si le contrat en lui-même est important, c’est le choix des unités de compte qui est primordial, un bon mélange entre fonds en euros et fonds d’actions européennes et internationales devrait vous assurer un couple rendement/risque très attrayant.

Dans un contexte de pouvoir d’achat des Français au plus bas, l’immobilier paraît relativement moins attractif, pourtant la pierre est un actif qu’il ne faut pas oublier d’adjoindre à votre patrimoine dans la mesure du possible. Les taux d’intérêts au plus bas devraient vous encourager à faire des investissements bien réfléchis. Les prix à Paris sont en retard par rapport au reste des capitales mondiales, de plus la pression démographique devrait continuer à s’accentuer et l’absence de projets immobiliers de grande ampleur continuera à alimenter une pénurie qui soutient à la fois les loyers et le prix au mètre carré, malgré les difficultés économiques que rencontre l’hexagone.

Enfin, en ce qui concerne l’or et les autres métaux précieux, il faudra attendre une reprise forte de l’inflation pour que les investisseurs commencent à s’y intéresser de nouveau, les pressions déflationnistes pénalisent fortement tous les métaux précieux et les matières premières de manière générale. Si vous tradez l’or en binaire, sur OptionTime ou Interactive Option il faudra donc prendre des positions à la baisse.

pile de piece et croissance de capitalQuels que soient vos choix en matière d’investissement, il est capital de rester diversifié et de garder accès à une poche d’épargne très liquide pour pouvoir parer à toute difficulté. Les livrets bancaires, le livret A et le plan épargne logement sont les trois supports de prédilection pour ce faire, très liquides, leurs rendements n’ont pas à rougir par rapport aux taux d’intérêts en vigueur sur les marchés obligataires.

De plus, ces derniers étant au plus bas, vous risquez de connaître une perte en capital si vous deviez revendre des titres à échéance lointaine avant leur maturité, ce qui n’est pas le cas des comptes régulés. N’abusez pas non plus de ces instruments qui battent difficilement l’inflation et risquent de vous faire passer à côté d’opportunités bien plus lucratives. Vous pouvez par exemple envisager des placements sur le marché des devises pour profiter de la baisse de l’Euro.